Lettre ouverte sur le logement inhumains pour des réfugiés à Göttingen

Monsieur le Maire Köhler,
Mme Broistedt, la responsable pour des Affairs Socials,

Au nom de nombreux réfugiés à Göttingen et en particulier des résident.es actuels des différents logement de réfugié.es, nous vous adressons cette lettre par souci très concret et urgent. Nous nous tournons vers vous parce qu’aucune institution responsable ne veut voir nos besoins et nos problèmes, et encore moins les résoudre.

Depuis une anné, la ville a décidé de fermer le logement de masse de refugié.es –  Siekhöhe qui rappelle une prison. Vous avez évidemment compris que ce genre d’accommodement ne rend pas justice à notre dignité en tant qu’êtres humains. Mais maintenant une année s’est passée – une année au cours de laquelle le logement Schützenanger était déjà inhabitable et fermé, et nous nous posons la question : Qu’a fait la ville, qu’avez-vous fait pour créer un meilleur logement pour nous que le Siekhöhe ?

Outre le camp de Siekhöhe, la ville de Göttingen exploite aussi de nouvelles installations d’accommodement, par example Hannah-Voigt-Strasse, Carl-Gieseke-Strasse et Europaallee. Il faut noter que certains de ces logements ont été construits récemment et sont considérés comme des modèles de la façon de bien faire les choses. Mais là aussi, malheureusement, nous devons admettre que les conditions de vie humaines ne nous sont pas programmées. 
Dans les appartements, jusqu’à six personnes sont logées dans trois petites chambres – bien sûr, la vie devient plus difficile si nous n’avons pas le même rythme de vie, la même religion, les mêmes opinions, les mêmes idées de propreté etc. que nos colocataires choisis au hasard. Aimeriez-vous partager une chambre avec un étranger ? Nous non plus.

Mais l’injustice ne s’arrête pas aux chambres. Le soi-disant „service de sécurité“ est redouté parmi nous : il y a déjà eu plusieurs attaques ou chicanes, certains d’entre nous se sont même plaints de persécutions jusqu’aux toilettes. 
En plus, l’administration du logement n’est souvent pas bien disposée envers nous. Nous sommes régulièrement confrontés à des changements arbitraires de chambres ou bien d’appartements ainsi qu’à des contrôles. Si on n’ouvre pas la porte d’entrée rapidement après quel qu‘un l‘a frappée, la porte est déverrouillée. Le droit à l’inviolabilité du domicile concernant l’article §§13 de la constitution ne semble pas s’appliquer à nous parce que nous sommes traités comme des personnes de seconde classe. 
La situation à la maison n’est pas seulement insupportable, elle nous rend malades. Beaucoup d’entre nous n’ont pas pu se reposer depuis qu’ils*elles habitent à Göttingen. Beaucoup sont constamment fatigués, d’autres sont tristes jusqu’à la dépression.

Nos conditions de vie sont rendues plus difficiles non seulement par l’hébergement dans des logements de masse, mais aussi par nos rendez-vous réguliers avec les institutions sociaux (Sozialamt) et les autorités étrangères (Ausländerbehörde). Dans l’autorité des étrangers (Ausländerbehörde), nous sommes traités d‘une manière incroyablement mauvaise et souvent extrêmement raciste – cela est connue depuis des années et s’étend jusqu’à la direction de les institutions. Nous sommes régulièrement criés et dénigrés, les plaintes sont rejetées et certains d’entre nous n’osent pas y aller sans escorte allemande. Mais l’institution sociale (Sozialamt) ne nous facilite pas la situation non plus. 
En ce qui concerne la situation du logement, nous sommes parfois confrontés à des comportements arbitraires. Comment se fait-il qu’un.e réfugié.e trouve un logement privé et que l‘institution sociale Sozialamt) lui interdise d’y emménager, mais dans d’autres cas, il autorise une autre personne à le faire ? Le loyer maximum de la ville pour un appartement privé est trop bas, ce qui n’est pas réaliste. Si une famille de plusieurs personnes trouve un logement, le contrat de location échoue souvent à cause de ressentiments des propriétaire.es, à cause de règles de gestion de l’immeuble contraires aux normes de l’institution sociale (Sozialamt) – par exemple, il est parfois interdit à six personnes d‘ habiter dans un appartement de trois chambres – ou simplement à cause du charactère arbitraire de l’institution sociale (Sozialamt). Cette situation a maintenu certains d’entre nous en prison pendant des années.

La semaine dernière, nous avons dû lire amèrement dans le Göttinger Tageblatt que la ville de Göttingen n’a pas l’intention de créer un nouvel espace de vie pour nous car il semble y avoir de la place pour nous tous. Ce bilan ne saurait être plus loin de la réalité! Depuis des mois, ou même des années, nous nous plaignons de ces conditions intolérable et l’administration municipale se permet de présenter cette situation comme acceptable. Lorsque Mme Broistedt parle d’agences pour le logement, elle parle probablement d’emménager avec des permis, parce que les autorités ne nous soutiennent pas pratiquement  dans notre recherche de logements. 
On parle d’une culture bienvenue, mais on nous laisse vivre dans des conditions inacceptables.

Nous demandons à l’administration municipale de Göttingen et à vous personnellement de prendre nos problèmes au sérieux et de les traiter. Nous vous demandons:

    – Arrêt immédiat de toutes contrôles arbitraires dans les logements !
    – Un droit de porter plainte sans chicanes et criminalisation ultérieure de notre protestation!
    – Arrêtez de dépenser de l’argent pour notre isolation dans les logements de masse!
    – Un droit à une vie digne et privée pour tous !
    – Le droit à une vie autodéterminée !

Nous vous invitons cordialement à nous rendre visite dans nos logements pour que vous puissez vous une idée indépendante et neutre de notre situation de vie.

Nous attendons de recevoir de vos nouvelles dans un proche avenir sur la façon dont vous allez remédier à la situation de notre hébergement.

Sincèrement,

les résident.es des logements de refugié.es de Göttingen

Email: Wohnungen-fuer- alle@riseup.net